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Page:Andre-Chermy-La-Chair-est-faible-1926.djvu/37

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— Delaperche ! sapristi, Delaperche !… On dirait que vous le faites exprès ! fit Edgard en riant.

— Moi ! répliqua Gaby. Et pourquoi le ferais-je exprès… C’est un nom qui ne m’entre pas dans la tête !… Va donc pour Delaperche…

— Mais encore pourquoi faut-il que moi, je joue le rôle que tu demandes !

En somme, il nous est bien permis de descendre, comme nous sommes, dans le même hôtel que l’envoyé du ministre, d’obtenir une chambre voisine et de lui faire passer une ou deux nuits blanches, sans pour cela…

— Tu ne comprends donc pas, reprit la jeune femme que, dans ce cas, il nous repérera tout de suite… tandis que c’est bien plus épatant : on l’abrutit complètement, il ne sait pas d’où ça vient ; il appelle la servante… et on y va du scandale !… Tu parles d’une histoire si on trouve le chef du bureau de ministère de l’Enseignement technique avec une femme de chambre dans son lit !… Tu n’auras pas besoin de lui faire de chahut… Les gens du patelin s’en chargeront eux-mêmes ?…

— Sans doute !… mais encore faut-il qu’il se prête à la circonstance, et s’il est tel que nous l’a dépeint Edgard, rien n’est moins sûr !…

— On verra bien ! Tu seras toujours à même de faire autrement après.

Et puis, c’est bien simple, si tu refuses, je ne vais pas avec toi, et je télégraphie, pour le prévenir, à M. Delaperche…

— Bravo ! dit Edgard ! Cette fois vous n’avez pas écorché son nom !

— Eh bien ! Je ne l’ai encore pas fait exprès ! Mais, vous, m’approuvez-vous ?