Aller au contenu

Page:Andre-Chermy-La-Chair-est-faible-1926.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 36 —

— Oui, à condition de compter sur la discrétion de la servante.

— Ça, c’est une question d’argent ! Et si vous tenez à vous venger…

— Oui, j’y tiens ! C’est comme s’il m’avait volé mon futur siège de député !

— Alors !

— Alors, Gustave accepte… déclara Edgard… Je vous laisse… mais ne lambinez pas trop avant de partir !…

— Comptez sur moi ! fit Gaby.

Et Edgard s’en fut se disant :

— Quelle étrange petite femme ! Elle s’est passionnée pour cette aventure et elle a bâti tout un roman ! Si ce pauvre Delaperche mord à l’hamecon, c’est un homme fichu, sans compter que sa femme le recevra au retour de belle façon… Hé ! Hé ! Ce ne sera pas pour déplaire au directeur du cabinet, qui, paraît-il, rêve de la lui soulever ! On prétend qu’elle est très jolie. Mme Delaperche !… Elle n’en sera que plus furieuse !…

Gustave et Gaby cependant, n’étaient pas tout à fait d’accord.

Gustave ne montrait aucun enthousiasme pour le plan élaboré par sa maîtresse !

— Mais enfin, ma chérie, pourquoi veux-tu absolument que je me déguise en vieux curé ?…

— Pour inspirer confiance, et avoir l’air plus vénérable !…

— Je pourrais aussi bien passer pour un médecin, ou un notaire, ou un magistrat.

— Penses-tu ! On sait bien que tous ces gens-là s’amusent à l’occasion… tandis qu’un curé…

Et puis, c’est mon idée… à moi… Ça me fera une