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VIII
LES NOCES CHYMIQUES

saillants ayant un rapport direct avec l’Art Sacerdotal, en tâchant de grouper ensuite les indications obtenues.

Me réservant de commenter cet ouvrage au point de vue strictement alchimique, il me paraît bon d’exposer préalablement au lecteur comment j’entends, à ma manière, la façon de lire les textes des Auteurs ayant traité du Grand Œuvre. Ainsi que l’écrivait mon regretté Maître : « On n’entre point au débotté dans le Palais fermé du Roy », faisant allusion à l’ouvrage de Philalèthe. Les tribulations de Christian Rosencreutz en sont la preuve, et notre héros doit franchir de nombreuses portes, subir de multiples épreuves avant d’arriver au triomphe définitif.

Si quelque Lecteur compte trouver dans mes commentaires la Clef détaillée du Grand Œuvre, je le préviens charitablement de ne pas lire plus avant. Pour le même motif que mes prédécesseurs je n’en dirai pas plus long qu’eux, et tous les hommes de bon sens approuveront ma réserve. Je chercherai seulement à mettre entre les mains de l’inquisiteur de science le fil d’Ariane qui l’aidera à sortir du « tortueux » labyrinthe, et si Dieu aidant, il puise dans ces lignes quelques connaissances nouvelles susceptibles d’aplanir pour lui la « Route sur laquelle on ne revient jamais », je m’estimerai largement récompensé.

Il est bon de rappeler ici ce qu’écrit Limojeon de Saint-Didier dans son « Triomphe Hermétique » :

« Souvenez-vous, enfants de la Science, que la connaissance de notre magistère vient plutôt de l’inspiration du Ciel que des lumières que nous pouvons conquérir par nous-mêmes. Cette vérité est reconnue de tous les Philosophes : c’est pourquoi ce n’est pas assez de travailler priez assidument, lisez les bons livres ; et méditez nuit et jour sur les opérations de la Nature et sur ce qu’elle peut être capable de faire, lorsqu’elle est aidée par le secours de notre Art, et par ce moyen vous réussirez sans doute dans votre entreprise ».

Tout cela se trouve condensé dans l’adage bien connu des Hermétistes : « lege, lege, relege, ora, labora, et invenies ». Lis, Lis, Relis, Prie, Travaille, et tu Trouveras.