Page:Andry - L’Orthopédie, tome I.djvu/154

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cident, on ne sçauroit, sans le rendre difforme, y rien changer pour le rendre plus beau ; parce que dans sa laideur même, la nature a observé une symétrie si exacte, qu’on ne peut raisonnablement y rien trouver à redire. Si par exemple, on prétendoit allonger le nez d’un camus, on ne feroit rien que de difforme, parce que ce nez étant allongé, n’auroit plus de symmétrie avec les autres parties du visage, lesquelles étant d’une certaine grandeur, & ayant certaines élévations, ou certains enfoncemens, demandent que le nez leur soit proportionné. Ainsi, selon certaines régles très-parfaites en elles-mêmes, un camus doit être camus, & selon ces régles c’est un visage régulier qui deviendroit monstrueux, si on lui faisoit le nez aquilin. Il y a bien plus, c’est que quelquefois il est aussi nécessaire qu’un homme n’ait point de nez, qu’il est nécessaire dans l’ordre Toscan, par exemple, que le chapiteau de sa colomne, n’ait point de volute.

C’est un bel ornement que la volute dans l’ordre Ionique, ou dans le Corinthien ; mais ce seroit une irrégularité monstrueuse dans l’ordre Tos-