Page:Andry - L’Orthopédie, tome I.djvu/155

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can. Cela fait voir qu’on ne doit jamais regarder dans personne, comme des défauts réels, les défauts apparens de son corps ; parce que souvent ce que nous croyons un défaut, est une perfection au jugement de la vérité. Un petit nez, de petits yeux, une grande bouche qui nous choquent d’ordinaire, appartiennent à un ordre de beauté, qui peut bien n’être pas de notre goût, mais que nous ne devons pas, pour cela, condamner ; parce qu’en effet c’est un ordre qui a des régles propres & essentielles ; qu’il ne nous appartient pas de contredire.

Quand la nature forme un visage, elle y garde des mesures qui ne sçauroient composer qu’un tout très-parfait par rapport aux desseins qu’elle a. Que les hommes en jugent ce qu’il leur plaira ; que les François, par exemple, méprisent les nez camus & les petits yeux ; que les Chinois les estiment ; ce sont des bizarreries de l’esprit humain. Mais si l’on en revient aux principes, on trouvera qu’il y a divers ordres de beauté comme il y a divers ordres d’Architecture, & il sera toujours vrai de dire, que la nature ayant gardé ses régles, le plus laid vi-