Page:Andry - L’Orthopédie, tome I.djvu/287

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mains soit un appanage de la qualité : on trouve aisément des femmes du bas peuple qui ont de beaux yeux & une belle bouche, rarement en trouve-t-on qui conservent de belles mains[1]. »

Les Connoisseurs vantent l’Apollon qui se voit dans la cour de Belvedere à Rome ; & entre les perfections qu’ils admirent le plus dans cette inimitable Statuë, ils citent les mains, comme ce qui releve le plus, le mérite de l’ouvrage. « Quelle beauté, dit l’Auteur des Monumens de Rome, que celle de la main de cet Apollon ! Qui est-ce qui s’est jamais imaginé que la main d’un homme pût être si belle ? Y a-t-il quelqu’un qui ait jamais eu dans l’esprit, l’idée de cette sorte de beauté ? La plus belle femme du monde a-t-elle jamais eu une si belle main ? Ce n’est pourtant point une main de femme, c’est-à-dire une main à laquelle on peut donner tant de délicatesse qu’on veut. C’est une main & ce sont des doigts véritablement d’homme par leur figure & par leur grosseur ; cependant

  1. Dis. sur la b. m. par M. de Sencée.