Aller au contenu

Page:Andry - L’Orthopédie, tome I.djvu/397

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à ce qu’on raconte, ni grace ni façon dans la contenance : Despreaux, cet incomparable Poëte, n’entroit, ni ne sortoit, ni ne s’asseyoit, ni ne se levoit, ni n’étoit sur ses pieds, comme un homme d’esprit ; si par homme d’esprit, il faut entendre un homme qui a les belles attitudes. La Bruyere lui même dont il s’agit, & dont les caracteres qu’il a donnés, marquent en lui, un génie si supérieur, étoit peut être, l’homme du monde, le moins pourvû du talent de se tenir avec grace sur ses jambes. La maxime de la Bruyere n’est donc pas sure ; peut-être même qu’il ne l’a avancée que comme fausse, dans un Livre qu’il n’a pas intitulé pour rien : Les Mœurs de ce siécle. Quoi qu’il en soit, ayez soin, peres & meres, de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour que vos enfans, quand ils seront dans un certain âge, ni n’entrent, ni ne s’asseyent, ni ne se levent, ni ne soient sur leurs pieds, d’une maniere qui puisse nulle part, les faire passer pour des sots.

Inutilement par rapport à un certain monde, leur formerez-vous l’esprit ; si vous ne leur procurez, en même temps, ce qui, dans ce certain