Page:Andry - L’Orthopédie, tome I.djvu/399

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Quelques Auteurs se sont efforcés de le persuader, mais c’est sur des imaginations en l’air, & qui ne vont point au fait. De ce rang sont les raisons, (si tant est qu’on puisse les nommer ainsi) qui se trouvent étalées dans un Livre intitulé : Regles pour travailler utilement à l’éducation des enfans[1], où l’Auteur, pour engager les peres & les meres à ne point souffrir que leurs filles apprennent à danser, leur dit que dès qu’une fille, apprend à danser, elle est perduë ; sur quoi il cite l’exemple de la fille d’Herodiade, comme un trait qui doit inspirer aux filles une horreur invincible pour la danse. Il joint à cet exemple les raisons suivantes, dont les Lecteurs sensés jugeront.

« Pour apprendre à une fille à danser, dit-il, il faut qu’un Maître la prenne par la main, qu’il lui dresse le corps, qu’il lui donne des mouvemens, qu’il regle ses regards, qu’elle jette les yeux sur lui, qu’il l’anime, & lui donne les airs qu’elle doit avoir ; ce qui ne convient nullement à une fille qui a quelque pudeur, & ce qui n’est capable que de la faire rougir.

» Lorsqu’une fille a ce pernicieux

  1. Note wikisource : Regles pour travailler utilement à l’éducation chrétienne des enfans, 1726, par Ambroise Paccori.