Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/103

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montrer que les hommes d’aujourd’hui doivent être cependant moins en état que ceux d’autre-fois, de digerer parfaitement les nourritures qui se tirent de la terre ; & voici comment.

La digestion, selon lui, se fait par la force des fibres motrices du ventricule, lesquelles aidées des muscles du bas ventre, broïent l’aliment, jusqu’à le reduire en une créme, aussi fine que s’il avoit passé sous le porphyre : or les hommes d’aujourd’hui, sans qu’il soit nécessaire pour cela de supposer que la nature se soit énervée à leur égard, ont les fibres du corps beaucoup plus foibles que les hommes d’autre-fois ; d’où il s’ensuit qu’ils doivent digerer moins parfaitement, quelque sorte de nourriture que ce soit, & sur tout, les fruits, qui par eux-mêmes sont si sujets à causer des cruditez. Que les hommes d’aujourd’hui, sans accuser pour cela la nature de décadence à leur égard, aient les fibres moins fortes que ne les avoient les hommes qui vivoient avant le Déluge, en voici une preuve sur laquelle nous ne craignons pas d’être contredits par l’Anonyme ; puisque c’est lui-même qui nous la fournit. « Dieu, dit-il, en formant la premiere femme, mit en elle les germes de tout ce qu’il devoit jamais y