Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

n’en tenir pas, fussent plus forts & plus robustes que nous ; est-ce bien raisonner de dire, que si ces premiers hommes s’accomodoient de certaines nourritures, nous devons nous en accommoder aussi, & ne vivre que d’herbages & de fruits, comme nôtre Auteur prétend qu’ils faisoient ?

L’Anonyme, aprés avoir emploïé ces preuves générales, pour appuïer la préference qu’il veut donner aux alimens maigres, ou plûtôt à ceux qui se tirent de la terre ; car il n’est pas encore question des poissons, descend dans le détail, & tâche, comme nous l’avons déja dit, d’établir cette préference, par un examen particulier des qualitez de ces mêmes alimens. Nous aurons occasion plus d’une fois, de considerer ces nouvelles raisons dans l’Article suivant ; où nous allons commencer à examiner, selon le dessein que nous nous sommes proposé, la nature des alimens maigres en particulier. Il ne s’y agira que des alimens que nous fournissent les plantes, l’ordre ne nous permettant pas de descendre encore dans le détail des poissons, avant que nous aïons vû, comme nous ferons, les raisons generales par lesquelles on prétend nous prouver qu’ils sont préferables à la viande. Nous commencerons par l’Article des legumes,