Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/111

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à des coliques, ou à des difficultez de respirer. Elles deviennent moins flatueuses, lorsqu’on les fait frire avec quelques aromates ; mais elles en sont plus indigestes, & même alors elles resserrent davantage. Nous ne disons rien ici que l’observation ne confirme, & qui n’ait été remarqué par tous ceux qui ont étudié avec soin les qualitez des alimens[1]. Chacun peut se convaincre par soi-même, que les féves sont flatueuses : on prétend cependant dans le Traité des Dispenses, faire voir le contraire, par deux raisonnemens singuliers que voici. Premier raisonnement. Rien n’est moins propre à fermenter & à faire des vents, que ce qui passe aisément, & qui se digere le mieux : or les féves sont telles, selon le témoignage des Sages ; donc rien n’est moins flatueux[2]. Second raisonnement. Les féves sont farineuses, jusqu’au point qu’on s’en est souvent servi à faire du pain ; en sorte qu’elles doivent être de leur nature, aisées à

  1. Voici, entr’autres, comme s’explique là-dessus Pierre Gontier, dans le chap. des Legumes. Fabæ flatulentæ & difficilis coctionis, proindeque excrementitium alimentum præbent corpori. Colicis doloribus obnoxiis, & difficulter spirantibus insensæ. Somnum turbulentum excitant… Frixæ quidem præsertim cum calefacientibus & attenuantibus, flatum deponunt, sed ægre coquuntur, tardè permeant, alvum sistunt, & crassum gignunt sanguinem.
  2. Pag. 56. de la 1e. édit. & p. 96. de la 2e. to. 1.