Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/112

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broïer, & soûmises à l’action de l’estomac, donc elles sont peu sujettes à séjourner, à fermenter, & à causer des vents.

Pour ce qui est du premier raisonnement, on accorde à l’Auteur que ce qui passe aisément, & qui se digere le mieux, n’est pas propre à faire des vents. Mais quand il ajoûte que les féves passent aisément, & qu’elles sont du nombre des alimens qui se digerent le mieux, nous ne croïons pas nous trop avancer, de dire qu’il suppose ce qui est en question. On peut, au reste, lui faire le raisonnement suivant : ce qui cause des pesanteurs d’estomac, & produit des vents, ne doit pas être regardé comme un aliment qui passe aisément, & qui se digere bien : or l’experience fait voir que les féves chargent l’estomac, & qu’elles produisent des vents ; donc on ne les doit pas regarder comme un aliment qui passe aisément, & qui se digere bien.

Il nous reste à répondre à ce qu’on ajoûte, sur le sentiment des Sages, quand on avance que la féve, selon leur témoignage, est telle qu’on vient de nous la representer. Quels sont donc ces Sages qui ont dit tant de bien de la féve ? On nous avertit à la marge que c’est Hippocrate & Galien[1] ; mais on ne nous marque point en quels en-

  1. Pag. 56. de la 1e. édit. & p. 96. de la 2e. tom. 1.