Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/114

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ves, les haricots, ne sont pas capables de fermenter, & qu’ainsi ils ne sçauroient causer aucun trouble dans l’estomac ; mais on peut se convaincre par une experience bien facile, que ces legumes fermentent aisément ; il n’y a qu’à piler des pois, des féves & des haricots séparément, enfermer ensuite chaque sorte de legume dans un vaisseau à part, boucher exactement le vaisseau, & aprés un tems suffisant, examiner ce qu’on y aura mis : on trouvera que chaque legume aura fermenté considerablement ; ce qui se reconnoîtra tout d’un coup, par une odeur désagréable & urineuse qui s’en élevera.

Mais, demande l’Anonyme, d’où viendroient aux féves ces mauvaises qualitez de faire des vents ? [1] « Dira-t-on qu’elles engendrent des sucs grossiers ? On voit cependant moins de ces maladies, qu’on attribuë aux vents, parmi les Païsans & les Pauvres, eux, qui de tous les hommes vivent le plus grossierement ; pourquoi sont-ils moins sujets aux vents, par exemple, & aux coliques, tandis que ceux qui font la meilleure chere, en sont si tourmentez ? D’où vient enfin que l’on croit que les vents qui soufflent sur la terre, viennent d’une matiere chaude, ou qui s’agite, se fermente & s’échauffe étant

  1. Pag. 55. de la 1e. édit. & p. 94. de la 2e. to. 1.