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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/117

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convenient, sinon qu’on ne vit personne de meilleur teint, & d’une meilleure habitude que ceux qui s’en étoient uniquement nourris. »

Le fait est remarquable, sans doute, c’est dommage seulement que ce soit une fiction de l’Anonyme : voici les paroles de Mundius, que nôtre Auteur s’est bien donné de garde de rapporter. « Nous avons en ce païs, dit Mundius, deux sortes de féves ; l’une, cultivée & assez grosse, donc on a coûtume d’user sur les tables ; & l’autre, sauvage & plus petite, qu’on abandonne aux animaux, comme on leur abandonne aussi l’autre, quand elle est dans sa maturité. Cependant j’ai vû un Païsan, qui étant trés-pauvre, en nourrit ses enfans pendant une grande disette : il faisait boüillir ces féves séches, & les leur donnoit pour tout aliment. Ces pauvres enfans ne laisserent pas, quoi-que ainsi nourris, de se porter si bien, qu’à peine remarquoit-on dans les enfans des autres, une meilleure santé & un meilleur visage : ce qui montre bien que les féves séches, quand l’estomac est une fois accoûtumé à les supporter, ne laissent pas de nourrir abondamment. » Nobis duplex est fabarum genus, quarum majori hortensi, frequentius in cibum utimur, minus agreste est quod uti & alterum cum maturuerit jumentis re-