Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/145

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on quitte aussi-tôt, & sans scrupule, l’usage du maigre ; mais nous osons assurer que les crémes d’orge préparées, de la maniere que nous venons d’exposer, sont meilleures dans ces occasions, que les boüillons à la viande, qui nourrissent à la verité davantage ; mais qui ne sont ni si rafraîchissans, ni si adoucissans. On peut mêler du lait dans l’orge mondé, & il n’en devient que plus agréable ; mais il faut remarquer qu’il ne convient pas alors dans la fiévre. Au reste, on ne sçauroit apporter ici trop de soin dans le choix de l’orge ; & comme il peut s’alterer par le tems, il est bon d’avertir qu’entre differens moïens dont on peut se servir pour le conserver, il n’y en a point de meilleur que d’y mêler des feüilles de laurier[1]. Quelque sain que soit l’orge, quand on le prépare selon la maniere que nous avons dite, il s’en faut bien que le pain qu’on en fait, le soit autant ; ce pain ne laisse pas neanmoins de nourrir assez, & étoit fort commun anciennement, comme on le voit par plusieurs endroits de l’Ecriture, & entr’autres, par la celébre Histoire des cinq pains d’orge.

On fait avec l’avoine mondée, séchée au four, & réduite en une farine

  1. Petr. Gont. lib. 5. cap. 6.