Aller au contenu

Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

battu. Le ris est un peu astringent ; c’est pourquoi ceux qui ont le ventre trop resserré, n’en doivent guéres user. L’Auteur du Traité des Dispenses prétend qu’il est bon aux Phtisiques & aux Convalescens ; mais l’experience fait voir le contraire : tous les Phtisiques, loin d’engraisser par l’usage du ris, desséchent encore davantage. Ce n’est pas que le ris ne soit par lui-même assez nourrissant, mais c’est que l’estomac des Phtisique n’est pas disposé comme il faut pour digerer un aliment, dont les principes sont si liez & si difficiles à séparer[1]. Le vulgaire, cependant croit qu’il n’y a qu’à manger du ris pour engraisser, sur tout s’il est préparé avec le lait & le sucre. Mais c’est une opinion, que l’experience dément, & dans laquelle, ainsi que l’observe Nonnius, les Medecins un peu versez ne donnent pas[2]. On peut rendre le ris plus facile à

  1. Obesiores fiere orysâ frequenter utentes non est verisimile, nisi forte calor sit vegetus, quod in emaciatis Phthisicis, & ex morbo se colligentibus, vix sperari potest. Petrus Gontier, de Sanitat. lib. 5. c. 12.
  2. Falsò sibi vulgus persuasi obesiores fieri ex frequentiore usu orysæ, præsertim si lacte & saccharo condiatur, quod ferculum tanquam Δίος ἐγκέφαλον Plebei in Galliâ & Belgiâ & existimant, nullumque apud illos convivium quod illo non exornetur. Medici tamen uno ore inter ὀλιγότροφα, id est quæ leviter alunt, connumerant. Ludovic Nonn. de re Cibar. l. 1. cap. 3.