Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/225

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& la plus dure de toutes les pommes qui se mangent ; elle renferme une eau savoureuse, trés-propre à rafraîchir la bouche, & à éteindre la soif ; mais elle a une chair trés-difficile à digerer ; ainsi les personnes d’un estomac foible, se doivent contenter de broïer ce fruit entre les dents, & d’en tirer le suc. La pomme d’apis se doit manger cruë ; elle perd toute sa saveur au feu. Les autres pommes sont fort bonnes cuites ; on les fait cuire ou à la braise, ou au four, ou en compote, on les accommode quelque-fois avec un peu de beurre & de sucre ; quelque-fois on les fait rôtir sur l’assiette, &c. elles sont moins saines cuites au four qu’autrement ; mais il vaut encore mieux les manger de cette maniere, que de les manger cruës : car en général la pomme cruë est mal-faisante, & tous les Medecins en conviennent[1]. Un célébre Auteur[2] rapporte qu’un malade attaqué de vertiges, sans en avoir pû guérir par aucun remede, récouvra enfin la santé, en renonçant à la coûtume qu’il avoit prise de manger à la fin du dîner & du souper quelques pommes cruës. Le

  1. Voïez entr’autres, Pisanel. de Esculent. & potule. Facult.

    Ludov. Nonn. de re Cib. lib. 1. c. 28.

    Petrus Gontier, de Sanit. tuend. l. 7. c. 6.

    Simon Paul. Quadrip. Botan. class. 2. &c.

  2. Gasp. Hofman, apud Simon. Paul. ibid. class. 2.