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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/228

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regime, & avec le secours de divers remedes qu’on lui fit à propos, elle guérit heureusement.

Les pommes ne sont pas toutes également mauvaises en aliment ; mais à parler en général, on peut dire, avec le sçavant Horstius, que de quelque espece qu’elles soient, elles renferment toûjours une substance froide, spongieuse, & trés-cruë, laquelle en rend l’usage fréquent trés-dangereux à la santé, jusques-là même qu’à force d’accumuler dans nos corps des sucs indigestes ; elles peuvent enfin, à ce que prétendent de bons Medecins, causer la Phtisie. Poma crudam, raram, atque frigidam substantiam habent, quàm ob causam frequenter usurpata, crudos succos in nobis cumulant, & phthisim causare creduntur[1]. L’Auteur du Traité des Dispenses en juge bien autrement. Il dit que les pommes sont d’une bonté généralement reconnuë, & comme nous venons de le remarquer il n’y a qu’un moment, on lit même dans son Livre, que selon de sçavans Medecins, la santé de l’homme seroit plus affermie, si on faisait un plus grand usage de pommes. L’endroit est curieux, & merite d’être rapporté. Les pommes, comme les poires, nous dit-on, dans ce Traité, sont des fruits

  1. Horstius, de Escul. & potul.