Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/240

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n’eût quelque chose de trop chaud ou de trop vif, par où elle pourroit troubler la digestion ; mais que tout y est si sagement ménagé, ce qu’elles ont de soufre, si bien concentré, que l’usage a fait connoître qu’elle rafraîchit, & qu’elle humecte[1], puisqu’elle éteint la soif ; que rien enfin n’est si peu à craindre pour la santé, puisqu’on prétend qu’un excés de poires, même cruës, ne fait point de mal ; qu’on soupçonne les poires & les pommes de remplir les veines de serositez toûjours nuisibles[2], ne fussent-elles que surabondantes ; mais que cette crainte est fondée sur un mal-entendu, les serositez qui entretiennent les maladies, venant moins d’un sang refroidi, usé ou aqueux, que d’une fonte ou colliquation[3], devenuë habituelle, soit par un sel acre, soit par un aigre vicieux[4] ; mais qu’on n’a rien à craindre de semblable des sucs aqueux des poires & des pommes ; que celui des pommes n’aigrit que trés-mal-aisément, & que celui des poires a quelque chose de doux, de vineux même, plus propre à prévenir les sérositez qu’à les produire ; que si l’on a des in-

  1. Pourquoi donc dire qu’on doit aussi peu accorder aux malades l’usage des poires que celui du vin ?
  2. Pag. 112. de la 1e. édit. & p. 187. de la 2e. to. 1.
  3. C’est le terme de l’Auteur.
  4. Pag. 113. de la 1e. édit. & p. 188. de la 2e. to. 1.