Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/269

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qu’il fait avec grand soin. Voïons sur quelles raisons il se fonde.

1o. Il est bon d’avertir, nous dit-il[1], dans le chap. 12 de la 2e. Partie, « que les racines ne doivent point être approuvées à collation[2] : on voudroit, peut-être, en excuser l’usage, par la maniere dont on les apprête ; mais soit qu’on les serve frites, soit qu’on les mette en salade, elles sont par elles-mêmes, ou trop nourrissantes, ou contraires à l’esprit du jeûne : car la plûpart sont diuretiques, & sujettes à exciter les passions. Quelques-unes sont diaphoretiques, propres par consequent à fermenter le sang ; deux raisons suffisantes pour en faire sentir les dangers. »

Dans le Chapitre XII. de la premiere Partie, le suc nourricier que les racines fournissent, n’est pas déploïé comme celui des fruits ; c’est un suc concentré, tel qu’il le faut, dit l’Auteur, pour les liqueurs qui nous font vivre, lesquelles aussi sujettes qu’elles sont à s’exalter, & à prendre l’essort, ont besoin de ce ménagement : car des sucs trop déploïez, & trop vifs, agiroient sur elles, remarque-t-il, & les troubleroient. Ici, cependant, il se trou-

  1. Pag. 366. de la 1e. édit. & p. 126. de la 2e. tome 2.
  2. Il y a dans la seconde édition, meritent moins être approuvées. Ce que nous remarquerons, afin qu’on ne nous accuse pas de rien changer.