Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/271

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que le cresson, quoi-qu’en dise Pline, allume les passions[1], & qu’il est contraire à la continence, aussi est-il un diuretique puissant. »

4o. « Les Figues[2] portent leurs defauts & leurs vices, jusques dans l’ame, qu’elles troublent par de honteuses idées, & en qui elles excitent de vilains penchans[3]. »

5o. « Quelques-uns craignent les Amandes[4], comme contraires à la continence ; du moins sont-elles fort propres aux reins, & à pousser par les urines. »

6o. « On soupçonne les Noix[5] d’exciter les passions ; c’est aux personnes trop sensibles ou trop tendres à s’en garder, ou à en éviter l’abus ; mais on trouvera un préservatif contre cet inconvenient, en les faisant macerer dans l’eau. »

7o. « Tous ne conviennent pas que les Chataignes soient si terrestres & si grossieres ; quelques-uns les font ap-

  1. Pline, dans le deuxiéme chap. de son Hist. Natur. ch. 13. dit effectivement que le cresson rafroidit les passions, Nasturtium venerem inhibet. L’Anonyme soûtient au contraire que Pline se trompe là-dessus. Qui croire des deux ? Celui qui parle par experience ; mais comment le distinguer ? Il y a toute apparence que c’est celui qui soûtient que l’autre s’est trompé.
  2. Pag. 375. de la 1e. édit. & p. 142. de la 2e. tome 2.
  3. Il y a dans la deuxiéme édition, qu’elles fatiguent d’importunes idées, & qu’elles troublent par de honteux penchans.
  4. Pag. 379. de la 1e. édit. & p. 148. de la 2e. tome 2.
  5. Pag. 382. de la 1e. édit. & p. 152. de la 2e. tome 2.