Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/272

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préhender aux personnes sages, comme contraires à la continence qu’ils auroient voüée. »

Ce que l’on nous dit ici des Diuretiques, merite attention. Les Diuretiques reveillent donc les passions, sont contraires à la continence, troublent l’imagination, remuënt les sens, gagnent les cœurs, & ce qui est de pis, les corrompent. Comment font-ils ces pernicieux effets ? par leur acreté, ou en déterminant le sang vers les parties basses. Cet endroit, aussi-bien qu’un grand nombre d’autres, fait voir que ce ne sçauroit être un Medecin, ou du moins un Medecin éclairé, qui ait composé le Traité des Dispenses : car un Medecin, un peu instruit, aurait sçû qu’il y a des diuretiques, qui, loin d’exciter les passions, les assoupissent. Tel est, par exemple, l’Agnus castus, l’un des plus puissans remedes contre l’incontinence : Diuretique cependant, qui pousse si fort le sang vers les parties basses, pour nous servir des termes de l’Auteur, que non seulement il provoque les urines, mais qu’il excite meme les regles aux femmes. Un veritable Medecin auroit sçû encore que parmi les plantes, qu’on accuse d’être contraires à la chasteté, il y en a un grand nombre, qui, loin d’être diuretiques, arrêtent les urines, comme fait,