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EXAMEN DES RAISONS,
qu’on apporte dans le Traité des Dispenses, pour prouver que les poissons sont plus sains et plus nourrissans que la viande.




PREMIERE RAISON.
La qualité du suc.



Le Poisson, selon l’Auteur du Traité des Dispenses, a tout ce qu’il faut pour se faire préferer à tous les autres alimens. Les fruits & les legumes, dit-il[1], « pourroient être suspects d’un aigre secret, qui venant à se développer dans l’estomac, produiroit plus d’une sorte de maux. La viande est pleine d’un soufre ou d’un volatil, souvent trop actif. Le poisson tient un juste milieu : il aigrit peu ou point, par lui-même : c’est l’expression de l’Auteur, & ce qu’il a de volatil, est moderé par l’abondance d’un suc doux & moëleux, qui le tempere sans le détruire, qui l’enveloppe sans le concentrer. Il est peu de constitution que le poisson blesse ou altere ; son goût est agréable, sans piquer ; sa chair

  1. Pag. 123. de la 1e. édit. & p. 206. de la 2e. to. 1.