Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/29

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dans quelques autres ; ainsi qu’il est aisé de s’en convaincre, par la simple analyse ; & entre les vegetaux qui servent à nôtre nourriture, il y en a plusieurs dont les principes actifs sont plus développez qu’il ne faut pour la perfection d’un aliment convenable à homme ; ainsi qu’on le voit par l’extrême acidité de quelques-uns, par l’extrême âcreté de quelques-autres, &c. L’aliment donc le plus sain & le plus nourrissant pour l’homme, est celui qui ne renferme ni trop de terre, ni trop de phlegme, & dont les principes actifs ne sont point trop développez. Or ces conditions qui manquent dans la plûpart des alimens maigres, se trouvent dans la chair des oiseaux, & des quadrupedes, qui nous servent de nourriture : cette chair, comme l’analyse nous l’apprend, n’est ni trop terrestre, ni trop aqueuse ; d’un autre côté les principes actifs qu’elle contient, sont si concentrez & si intimement mêlez, qu’elle n’a rien d’acre ni de piquant, & qu’elle n’excite sur la langue qu’une saveur telle qu’il la faut pour détacher la salive, qui doit venir préparer l’aliment dans la bouche. On ne doit pas s’étonner aprés cela, que ceux d’entre les Medecins, qui ont examiné avec le plus de soin la nature des alimens, & qui se