Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/30

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sont même le plus déclarez en faveur de l’abstinence, aïent écrit que les herbages, de quelque maniere qu’on les aprête, non seulement nous nourrissent peu, mais produisent dans nous, les uns des sucs trop aqueux, les autres des sucs trop grossiers, les autres des sucs trop acres[1] : que les fruits sont plus propres à flater nôtre goût qu’à nous soûtenir, & que leur saveur agréable est un appas souvent mortel : Fructibus subesse blandas vitæ insidiæ & latentem pestem plerique ignorant, Medici verò plus inesse voluptatis quam utilitatis non frustrà dicunt[2]. Qu’ils ont tous cela de commun, qu’ils fournissent à l’homme une nourriture trés-passagere[3] ; que les legumes & les racines sont des alimens flatueux ; que le poisson, quoi-que plus salutaire, nourrit foiblement ; que la viande, au contraire, est la plus parfaite de toutes les nourritures qui conviennent à l’homme, qu’il n’y en a point qui re-

  1. Olera sive in jusculis sive in acetariis aut quovis modo ab obsonatore saporata accentur, non modo exiguum præbent alimentum corporibus, sed etiam pravum succum generant, alia quidem tenuem & aquosum, alia terrestrem & melancholicum, alia improbi succi, & pauci nutrimenti. Domestica verò magis salutaria sund utilioraque. Petr. Gont. de cibis ab olerib. petis. l. 6. c. 1.
  2. Ludov. Nonn. de re cibar. l. 6. c. 26.
  3. Petr. Gont. lib. 6. cap. 26.