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TROISIÉME RAISON.
La santé & la longue vie des poissons.



Une troisième raison qu’on allegue dans le Traité des Dispenses, pour prouver que le poisson est préferable à la viande : c’est, dit-on, que rien n’est si sain que le poisson, d’où vient le Proverbe, sanior pisce ; qu’il n’est sujet à aucune maladie, & qu’il vit des siécles entiers. Comment l’Anonyme sçait-il que le poisson n’est jamais malade ? Il s’en fie à ce que dit là-dessus Pierre Gontier, auquel il renvoie, & dont voici les paroles, qu’il ne rapporte pas. « Le poisson est exempt de presque toute sorte de maladies. Il n’est sujet, ni à la ladrerie, comme le porc & le liévre ; ni à la galle, comme la brebis ; ni aux abscés, comme le bœuf ; ni à l’épilepsie, comme les poules-d’inde & les cailles ; ni aux poux, comme les pigeons domestiques, & les poules ; ni à la fiévre, comme les chévres : ce qui a donné lieu au Proverbe : sain comme un poisson. » Non enim pisces grandini obnoxii sunt sicut porci & lepores, neque scabie infestantur quod ovillo accidit pecori : neque ab-