Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/293

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de fort longs & de fort larges, qui ressemblent presque au ver plat de l’homme, si ce n’est qu’ils sont tous unis, & sans articulations : ce que nous disons, pour les avoir examinez. Si l’Auteur du Traité des Dispenses avoit lû les Naturalistes, il auroit appris que les poissons sont exposez aux maladies comme le reste des animaux. Aristote, entr’autres, dit[1], qu’à la verité les poissons ne sont point sujets à ces maladies generales & pestilentielles, qu’on voit regner quelque-fois parmi les autres animaux, tant domestiques que sauvages ; mais qu’ils ne laissent pas d’être attaquez de plusieurs maladies particulieres ; comme il est aisé de s’en convaincre, par la difference qui se trouve entre les poissons d’une même espece, & qui se nourrissent dans la même eau ; dont les uns sont maigres & languissans, & les autres charnus & agiles. Pline fait la même remarque. Morbos universa genera piscium, ut cætera animalia etiam fera non accipimus sentire, verum ægrotare singulos, manifestum facit aliquorum macies cum in eodem genere præpingues alii capiantur[2]. Le même Auteur dit que les poulpes meurent tous phthisiques, & les femelles plûtôt que les mâles,

  1. Arist. lib. 8. c. 19.
  2. Plin. Hist. Natur. lib. 9. cap. 49.