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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/294

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sur tout aprés qu’elles ont fait leurs petits. Polypi ultrà non vivunt, pereunt autem tabe semper, fœminæ celeriùs, & fere à partu[1]. Ajoûtons que Pierre Gontier lui-même n’a pû s’empêcher d’avoüer quelques pages plus bas, que quelque sain, aprés tout, que l’on croïe le poisson, il ne laisse pas d’avoir des maladies considerables, qui en rendent quelque-fois la chair très mal-faisante. Et quamquam piscibus nihil sanius, tamen interdum suis morbis infestantur, alii siquidem extenuantur, alii siderantur, alii languent, coloremque immutant, quare ita affecti non possunt laudabile suppeditare alimentum, quin morbos accersant[2]. Voilà ce que l’Anonyme ne devoit pas ignorer. Mais quand il seroit aussi vrai qu’il est faux, que le poisson n’auroit jamais de maladie, s’ensuivroit-il que la chair en dût être plus saine pour nous ? Il est de consequence que les animaux que nous mangeons se portent bien quand on les tuë ; mais de croire que leur chair pourroit nous procurer plus de santé, s’ils étoient d’une espece privilegiée, qui les mît à couvert de toutes sortes de maladies ; c’est une imagination, qu’il faut laisser à ceux qui se persuadent

  1. Id. lib. 9 cap. 30.
  2. Petrus Gontier de Piscibus, cap. 2.