Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/297

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c’est qu’ils ont trouvé, dit-il[1], qu’en prenant du chocolat, le poisson ne donnoit pas d’indigestion, ou qu’on la guérissoit d’abord. »

Voilà qui montre visiblement que le poisson n’est donc pas d’une si facile digestion. L’Anonyme ajoûte que le caffé & le thé conviennent particulierement en Carême pour plusieurs raisons, dont l’une, comme nous l’avons déja remarqué, est, dit-il[2], qu’ils corrigent singulierement les aigreurs si ordinaires dans ce tems-là. Mais qu’est-ce donc qui cause ces aigreurs ? Sont-ce les poissons ? Si cela est, ils ne se changent donc pas si aisément en nourriture. Sont-ce les herbages, les racines, les legumes ? Nôtre Auteur nous assure qu’il n’y a rien de si sain. Sont-ce les Fruits ? car il lui est échappé plus haut de dire qu’ils étaient suspects d’un aigre secret ; mais outre que le Carême n’est guéres la saison des fruits, & que ceux qu’on mange alors aïant passé l’Hyver, sont moins propres à faire des aigreurs, l’Anonyme nous assure dés le commencement de son Livre, que les fruits sont préferables à toutes les autres nourritures, & qu’ils sont beaucoup plus sains que la viande & que le poisson.

  1. Pag. 529. de la 1e. édit. & p. 397. de la 2e. tom. 2.
  2. Pag. 576. à la fin de la pag. 1e. édit. & p. 474. de la 2e. tom. 2.