Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/298

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



CINQUIÉME RAISON.
On défend l’usage de la viande en tems de peste.



L’Auteur du Traité des Dispenses, ajoûte qu’en tems de peste on défend l’usage de la viande[1], à cause de sa mauvaise qualité, sur quoi il cite Elien, qui n’en dit pas un mot[2], & Rhasis, qui dit seulement qu’en tems de peste il faut éviter de manger du pigeon & du cochon. Voici ses paroles, que l’Anonyme s’est bien gardé de rapporter : Devitent verò lac dulce, & vinum, & palmulas, & mel, ac prorsus dulcia omnia, & calida condimenta, & vina condita, & pastinacâ, & columbinas & suillas carnes[3]. Qu’y a-t-il-là qui puisse donner droit à un Auteur équitable d’avancer que Rhasis défend en tems de peste l’usage de la viande. Au reste, plusieurs Medecins défendent en tems de peste la chair de porc frais, celle d’oye, de canard, & de tous les oiseaux aquatiques ; mais ils ne laissent pas de con-

  1. Pag. 121. de la 1e. édit. & p. 202. de la 2e. tom. 1.
  2. Il cite Elien, Variar. Histor. lib. 1. & Elien ne dit pas un mot de cela, ni dans le livre cité, ni dans aucun autre.
  3. Rhas. lib. de Pest. cap. 4.