Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/31

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pare mieux que celle-là la substance balsamique de nos corps ; & que c’est avec raison qu’on l’a appellée par préference du nom de viande[1] ; qu’elle est plus saine & plus nourrissante que les herbages & les fruits ; que ces derniers, si on en excepte un petit nombre, tiennent souvent plus du médicament que de l’aliment, & que l’on ne voit point que la viande cause des cours de ventre, des dyssenteries & des coliques, comme font la plûpart des fruits[2] ; enfin, que si les hommes ont préferé aux fruits & aux herbes, la chair des animaux, c’est qu’ils ont trouvé dans celle-ci une nourriture plus complette & plus convenable[3].

  1. Experientiâ firmiore constat salubriores escas ; suaviores, alque multò plures præbere animalia quàm fruges, olera aut fructus. Petrus Gontier, lib. 10. cap. 1. Tanta virtute alendi posset caro animalium ut κατ’ εξοχήν ea gallis dicatur de la viande, si quidem solidius in illà, & perfectius nutrimentum continetur. Quercetan. Diœtet. Polyhistor. sect. 3. cap. 4. Petr. Gont. l. 10. c. 1.
  2. Plurimos quovis autumno invenies cholerâ dissenteriâ aliisque morbis à fructuum fugacium esu excitatis extinctos, at læsos à carnibus in gestis raros. Hent. Mundius de Zoophagiâ in Prolegom.
  3. Quamquam prioribus sæculis, carnis esus damnatus fuerit ubi frugibus terræ stomachum latrantem homines satiabant, non immeritò tamen ætas postera experimento comperit mitiores longe salubrioresque cibos animantia nobis præbere, cum nusquam alibi major limenti propinquitas cum corpore nostro reperiatur : quo autem minor repugnantia, ac similitudinis