Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/307

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ce qu’ils ont de plus propre & de plus innocent pour la santé. Ce n’est pas même d’un feu sec & immédiat, dont ils ont besoin ; mais d’une élixation douce & ménagée, au moïen de laquelle cet élement, devenu semblable à la chaleur naturelle, nous prépare des mets innocens. Enfin, conclut-on, il seroit facile de se convaincre que les legumes & le poisson ont besoin d’un moindre assaisonnement, & moins recherché, si dans leur usage on se proposoit moins l’agréable que l’utile, toutes marques sensibles que ces alimens sont les plus naturels à l’homme. »

Les poissons n’ont pas besoin de tant de préparations que la viande. Mais de quelles préparations la viande a-t-elle donc tant besoin ? N’est-elle pas suffisamment préparée, quand elle est, ou rôtie, ou boüillie ? & sont ce-là de si grandes préparations ? Le poisson en demande-t-il moins ? Le feu, nous dit-on, qui sert à préparer le poisson & les legumes, est moins emploïé pour corriger çes alimens, que pour les pénetrer, les attendrir, & en developper ce qu’ils ont de plus propre & de plus innocent pour la santé. Mais, où l’Anonyme a-t-il appris qu’il n’en soit pas de même de la viande ? Ce n’est pas d’un feu sec & immédiat, dont le