Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/337

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remarquer en passant, semble n’avoir pas entendu, lorsqu’il traduit ici δυσδιοικητος, par qui est difficile à se distribuer, & qu’il soupçonne là-dessus quelque faute de leçon, le mot δυσδιοικητος, dit-il, & celui de εὐδιαφόρητος ne pouvant convenir au même sujet, puisqu’il est impossible que ce qui est facile à passer ait de la peine à se distribuer[1]. Le poisson dont nous parlons est peu estimé, en comparaison des autres ; il ne laisse pas cependant de trouver quelque-fois place sur les bonnes tables, où il se sert non seulement frit ou rôti, mais de plusieurs autres manieres. On l’accommode en casserolle, comme beaucoup d’autres poissons, on le farcit, on sert des filets de merlan comme des filets de sole, de brochet, &c. & on les sert, non seulement en salade, mais aussi en ragoût, de plusieurs sortes. On fait avec ce poisson, des tourtes, des pâtez, des potages, comme avec les poissons les plus exquis. Mais de quelque maniere qu’il soit apprêté, il est toûjours trés-peu nourrissant.

  1. Voïez nonnius, de re Cibar. lib. 3. cap. 21. Sed non video. Quo pacto conveniunt δυσδιοικητον, & ευδιαχόρητον. Vix enim fieri potest aliquid difficulter distribui, & facilà per alvum sub luci, non dubito mendum hîc latere, emendet cui melior codex obtigerit.