Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/359

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mange les Sauterelles frites au beurre, nous remarquerons que ces sortes d’animaux sont même de ceux que Dieu permit expressément à son peuple de manger[1]. Au reste, si l’on en croit Diodore de Sicile, cette nourriture est assez mal-saine, puisqu’il assure que les peuples qui en usent, ne vivent pas long-tems. Cependant Dioscoride, qui avoit voïagé chez ces peuples, & qui étoit né dans leur voisinage, ne remarque rien de tel[2]. Quoi-qu’il en soit, il y a toute apparence, par les observations que nous venons de faire, que les Sauterelles de saint Jean étoient de veritables Sauterelles ; c’est-à-dire, des Sauterelles volantes, & à quatre pieds, telles qu’elles sont décrites dans le Le-

  1. Omne de volucribus quod graditur super quatuor pedes, abominabile erit vobis, quidquid autem ambulat quidem super quatuor pedes, sed habet longiora retròcrura per quæ salit super terram comedere debetis, ut est Bruchus in genere suo, & attacus, atque Ophiomachus ac locusta, singula juxta genus suum. Levit, c. 11. vers. 20. c’est-à-dire, parmi ce qui vole, tout ce qui marche sur quatre pieds, vous sera en abomination ; mais cependant tout ce qui marche sur quatre pieds, & qui aïant les pieds de derriere plus longs, saute sur la terre, vous pouvez en manger comme le Bruchus, selon son espece, l’Attachus, l’Ophiomachus, & la Sauterelle, chacun selon son espece.
  2. Tradit autem Diodorus Siculus, l. 3. cap. 3. Acrido-Phagos vitæ brevis esse, aut à pediculis alatis infessatos interire, sed nil horum habet Dioscorides qui eorum regiones peragrasset, & in eorum vicinia esset natus. Mund. de Amphib. c. 17.