Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/425

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nes. L’eau qui entre dans la bouche du poisson, & qui sort ensuite par les ouvertures des poumons, se filtre à travers les barbes dont nous venons de parler ; elle s’y divise en plusieurs parcelles, & se séparant de l’air qui y est mêlé, le laisse tout pur au poisson, qui le respire sans aucun mêlange. Cet air, dégagé de toutes particules aqueuses, frappe immédiatement les vaisseaux sanguins, & lorsque les poumons viennent à se resserrer, la compression qu’il souffre entre leurs lames osseuses, qui s’approchent alors l’une de l’autre, le pousse dans le sang. Les poissons à coquilles, tels que les Huitres, par exemple, ont des poumons à peu prés semblables ; mais qui tiennent plus de volume que le reste du corps[1]. Les poissons ont donc des poumons ; & c’est sans fondement que l’Anonyme, pour prouver que la Macreuse n’est pas un vrai poisson, comme en effet elle ne l’est pas, nous dit que le poisson n’a point de poumon. Il pouvoit dire que la plûpart des poissons ont des poumons d’une autre structure que ceux de la Macreuse, & des autres animaux[2], & il n’auroit rien

  1. Voïez la Thése de M. Geofroy, soûtenue aux Ecoles de Medecine de Paris, le 13. Novembre 1704. An hominis primordia vermis.
  2. Voïez sur les poumons des poissons, les Memoires de l’Académie Roïale des Sciences, an-