Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/450

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peu de volatil ; la phthisie venant plûtôt de sucs trop volatils, que de sucs trop fixes. Aussi les Medecins un peu prudens, se gardent bien de donner des volatils dans la phthisie ; ils cherchent, au contraire, les moïens de brider alors l’action des volatils, & de faire en sorte que les sucs portez aux parties, s’y arrêtent assez long-tems, pour les pouvoir nourrir. Or c’est de quoi on vient souvent à bout, en nourrissant les Phthisiques avec des boissons de Tortuë. Ce qui doit faire juger que la chair de cet animal contient un suc qui se condense aisément dans les vesicules des fibres.

Il ne faut donc pas croire que parce que la Tortuë remuë long-tems aprés qu’elle a été coupée en morceaux, elle en soit pour cela plus remplie de volatil, ou il faudroit conclurre contre l’Anonyme, que la Grenoüille en contient donc une extrême quantité, puisqu’elle vit si long-tems aprés qu’on lui a ôté le cœur. Au reste, comment nôtre Auteur, pour prouver que la Tortuë abonde en esprits, s’avise-t-il ici de remarquer qu’elle remuë long-tems aprés être coupée ? lui qui dit ailleurs, comme nous le verrons plus bas, que les esprits ne sont pas si necessaires au mouvement, & qu’on en a la preuve dans le cœur, qui est, dit-il, de