Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/457

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vouloir citer là-dessus saint Ambroise, il pouvoit bien faire honneur de cette citation à Pierre Gontier, de qui il l’a prise[1], & à qui il en doit tant d’autres, dont il a chargé les marges de son Livre, sans neanmoins faire mention de ce Medecin, qu’il nomme si souvent en toute autre occasion. On ne se contente pas dans le Traité des Dispenses de dire que la Macreuse ne peut être permise en Carême : on ajoûte que les Communautez qui en osent manger alors, le font à la honte de la Religion ; & on s’appuïe en cela de l’autorité du Medecin dont nous venons de parler, lequel écrit en termes exprés, que c’est un sentiment monstrueux de croire la Macreuse de la nature du poisson. Monstrosam opinionem ; mais on nous dérobe en même tems une circonstance essentielle, qui est que ce même Medecin, en déclamant si fort contre ceux qui se permettent les Macreuses les jours d’abstinence, a eu soin d’avertir que comme bon Catholique, Apostolique & Romain ; ce sont ses termes, il n’a pas fait difficulté en plein Carême d’en manger de rôties, observant qu’elles ne fussent arrosées qu’avec du beurre, s’interdisant d’ailleurs l’usage de la viande. Tostam & butyro irroratam sæpius esitavimus in ipsâ mediâ

  1. Petrus Gontier, lib. 13. cap. 22.