Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/471

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n’en parlent que comme d’assez mauvais oiseaux, par rapport à la santé, sans faire mention de leur qualité de poisson ; « que Maïer, lui-même, qui a le plus amplement traité de la Macreuse, ne dit qu’en passant que quelques-uns de son tems croïoient que la Macreuse étoit poisson ; qu’enfin Pierre Gontier dit que de son tems les Macreuses étoient nouvellement connuës à Paris ; d’où il s’ensuit, continuë-t-on, que l’usage d’en manger en Carême, n’a pas au plus cinquante ans ». A quoi bon, encore une fois, tout ce discours, qu’à mieux découvrir combien les raisonnemens de l’Anonyme sont peu exacts ? En effet, ce silence des Medecins, duquel il prétend tirer avantage, tourne en preuve contre lui, puisque si quelque défense avoit fait cesser dans le treiziéme siécle l’usage des Macreuses, il n’y a nulle apparence que de tant de Medecins, qui depuis ce tems-là ont écrit avant le dernier siècle, sur les alimens & sur l’abstinence, quelqu’un d’eux n’eût dit quelque chose de l’usage des Macreuses en Carême. Le cas de la défense étoit assez remarquable, pour leur donner occasion de rompre là dessus le silence. Quelques-uns d’eux, sans doute, auroient eu soin d’observer que la Macreuse, qui auparavant passoit pour viande maigre, n’étoit plus