Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/476

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maigre perpetuel, que ces oiseaux étoient autant poissons que les Macreuses, & qu’il pouvoit leur être autant permis d’en manger que des Macreuses. La question ne tomboit pas à la verité sur les Macreuses, parce qu’on les croïoit poissons, & on se tenoit en repos là-dessus. On demandoit seulement si les Pilets, &c. seroient aussi des poissons, à dessein de s’en permettre l’usage. Huit Docteurs de la Faculté de Medecine furent nommez par elle, pour méditer & examiner cette matiere ; ils emploïerent leurs soins pour s’en instruire ; ils se transporterent au Couvent de ces Religieux ; ils écouterent les raisons sur lesquelles on leur persuadoit que les Pilets, &c. étoient poissons. Enfin, toute reflexion faite, & aprés de sérieux examens, la Faculté assemblé speciali articulo, le 24. Decembre 1708. écouta le rapport de ces Docteurs : on délibera, & il fut décidé que les Pilets, &c. ne pouvoient passer pour poissons. La Faculté sage & avisée, ne porta pas sa Décision plus loin : elle n’entra pas dans la question des Macreuses, parce qu’elle n’étoit pas consultée là-dessus. Mais si les Macreuses ressemblent autant aux Pilets, que les Pilets ressemblent aux Macreuses ; si leurs interêts sont si fort confondus, la condamnation des uns emporte celle