Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/477

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des autres : il ne reste donc guéres de grace à esperer pour elles, s’il est constant, sur tout, que la défense du Pape & du Concile de Latran n’ait point été révoquée[1]. »

Voilà, selon l’Anonyme, la Question des Macreuses finie, par une Décision authentique de la Faculté de Medecine de Paris, contre l’usage des Pilets en Carême. Mais par malheur cette Décision ne fut jamais, & elle est encore moins soutenable que celle du Concile de Latran, ou du Pape Innocent III. On ne sçauroit mieux la comparer qu’à celle que quelques personnes mal informées, disent que la Sorbonne a donnée en faveur des Macreuses, & dont l’Anonyme parle avec raison en ces termes[2]. « On se pare de l’autorité des Théologiens ; on se flatte qu’ils permettent de manger en maigre, des Macreuses ; mais voici de quoi confondre ces prétenduës permissions. On ne sçauroit prouver que les Théologiens aient rien prononcé là-dessus. Il est vrai qu’un Auteur de réputation, c’est Wormius, avance sur la parole d’un François, qu’il jugeoit digne de foi, que la Sorbonne a décidé que les Macreuses sont poissons. Mais cette prétenduë Décision de Sorbonne ne fut

  1. Cette défense ne sçauroit avoir été revoquée, puisqu’elle n’a jamais été.
  2. Pag. 294. de la 2e. édition, tome 1.