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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/493

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le goût ; 3o. que sa graisse n’est point differente de celle du Canard ; 4o. qu’il a le sang chaud, & qu’il en a beaucoup ; 5o. qu’il s’éloigne de la mer, pour aller dans les lacs & les rivieres ; qu’il va même sur terre & s’y nourrit ; 6o. qu’il vit de pain & de grain ; 7o. qu’il se produit par accouplement.

Quant à la premiere raison, il faut remarquer qu’on ne doit pas juger des choses par la simple apparence. On est accoûtumé à ne voir que certaines especes de poissons qui vivent toûjours dans l’eau, qui sont couverts d’écailles, qui ont des oüiës, &c. & là-dessus on se persuade qu’il ne sçauroit y avoir d’autres sortes de poissons ; en quoi certes on se trompe. Il y en a une infinité, dont Dieu seul connoît les especes & les proprietez ; & on peut dire en un sens, qu’il a mis dans les eaux, les mêmes sortes d’animaux qui se trouvent dans le reste de l’univers. C’est de-là que sont venus les noms de Veau marin, de Chien marin, de Pourceau marin, de Milan marin, d’Epervier marin, d’Aloüette[1] marine, &c. Ces derniers, qui ont des noms d’oiseaux, s’élancent hors de l’eau, & volent quelque tems à la maniere[2]

  1. Davity, tom. 1. au Corollaire d’un Voïage Marit. art. de la Pesche.
  2. Plin. Hist. Natur. lib. 9. cap. 29. & alib.