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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/499

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poissons, il fait son petit tout vivant, & l’alaite plusieurs jours avant que de le mener à la mer ? Il n’est donc pas absolument de l’essence du poisson, de ne pouvoir vivre long-tems hors de l’eau[1]. Ainsi ; quand il seroit vrai, ce qui n’est pas, que le Pilet s’en écarteroit quelque-fois, il ne s’ensuivroit nullement qu’il ne pût être poisson ; on voit en même tems, par cette remarque, l’erreur de ceux qui prétendent que la Tortue, le Loutre, & quelques autres Amphibies, dont l’Église permet l’usage en Carême, ne sont pas Poissons ; parce qu’ils ne vivent pas uniquement dans l’eau.

Quelques-uns disent que les Pilets vont si avant sur la terre, que souvent à la fin de l’Hyver on les voit par bandes venir chercher leur nourriture dans le Parc de Versailles, avec les autres oiseaux qui y sont ; mais premierement il ne leur est pas naturel de chercher leur nourriture sur terre, ne

  1. Propè Monpessulum in vico quem vocant Baillarguet, ad ripam Liriæ, vulgò le Lez, pisces effodiuntur ; id ipsum sit & propè salsas arcem Regis Galliæ præmuniramquæ ultrà Narbonam sita est. Annotat. cap. 57. lib. 9. Hist. Nat. Plin.

    Ceux qui ont été aux côtes d’Afrique disent y avoir vû des Ecrevisses sortir de la mer, au nombre de deux & de trois mille, & aller ou se traîner jusques dans les bois à plus d’une lieuë & y paître. M. Robin., Fermier general de l’Abbaïe de S. Oüen de Roüen.