Aller au contenu

Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/500

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vivant que d’algue, de Moules, & d’autres coquillages, qu’ils trouvent dans la mer. Secondement, s’il étoit vrai qu’ils vinssent ainsi dans le Parc de Versailles, qui est à plus de trente lieuës dans les terres, on en verroit, & on en prendroit à Versailles, & par tout ailleurs ; cependant, de l’aveu même de ceux qui font voler cet oiseau si loin, il n’est connu que sur les bords de la mer : c’est dans la mer, ou dans les marais, & les rivieres proches de la mer, que les Mariers les tuënt : c’est de-là uniquement qu’on les voiture à Paris, & aux autres villes, & même ce sont les Chasse-Marées, & non les Poulaillers qui les transportent à Versailles.

Pour sixiéme raison, on dit que les Pilets se nourrissent de froment, d’orge, de pain ; mais on ne fait pas reflexion qu’il n’y a point de nourriture uniquement propre aux poissons, & qui convienne à tous également : chacun a son instinct, qui lui fait rechercher ce qui lui convient ; les uns vivent d’eau ou de rosée[1], comme l’Huitre ; d’autres de terre, comme les Muges ; d’autres d’algue, comme les Goujons, & les autres poissons qui habitent dans les lieux pierreux, & prés des caps ; d’autres de chair, & de

  1. Plin. Hist. Natur. lib. 9. c. 3.