Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/506

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corps, & l’articulation des jambes trop lâches, pour soûtenir le mouvement de progression : cette articulation n’aïant qu’une forme de penne ou d’aile, au lieu d’ergot : construction, qui paroît toute conforme à la nature du poisson. Le Pilet & la Macreuse ne peuvent marcher ; & lorsqu’ils se sentent pressez de le faire, ce n’est point tant par le secours de leurs pieds que de leurs ailes, qu’ils le font. De sorte qu’on peut compter ces animaux au nombre de ceux dont le venerable Bede dit ; que quoi-qu’ils se reposent quelque-fois sur terre, & qu’ils y fassent leurs petits, ils vivent neanmoins de la mer, & non de la terre, usant plus volontiers de celle-là que de celle-ci. Quæ si in terris aliquando requiescunt, fœtusque faciunt, non tamen de terra, sed de mari vivunt, & libentius mari quàm terrâ utuntur. Bed. in cap. I. Gen. v. 22.

Mais, aprés tout, la question est moins ici de sçavoir, si le Pilet est un veritable poisson, que de sçavoir si la chair de cet animal approche plus de la chair du poisson, ou de celle des autres animaux. Or pour découvrir ce qu’on doit penser là-dessus, il faut remarquer qu’une difference notable qui se trouve entre la chair du poisson & celle de plusieurs animaux aquati-