Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/520

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Si la corne de Cerf est aliment maigre ou non.



Nous ne sçaurions guéres nous dispenser d’examiner ici une question qui a du rapport avec celle de la Macreuse, & qui est traitée au long dans le Livre des Dispenses ; sçavoir, si la gelée de corne de cerf est du nombre des alimens maigres ou non. L’Auteur du Traité des Dispenses, prétend que cette gelée ne sçauroit être non plus permise les jours d’abstinence, que la viande même ; & il a raison ; mais nous ne saurions convenir des preuves qu’il apporte pour appuïer son sentiment : voici quelques reflexions sur ce sujet.

Si l’Eglise, nous dit-on, dans ce Traité, n’accorde en Carême le lait & le beurre que par indulgence, sans vouloir se relâcher sur l’usage des œufs, hors les tems de necessité, à plus forte raison doit-elle defendre la gelée de corne de cerf[1] ; car le lait & le beurre, continuë-t-on, ne sont que des sucs imparfaits, des sucs qui n’ont point reçûs leur digestion & leur perfection dans les corps des animaux, puisqu’ils n’ont pas passé en sang, ni servi à nourrir les parties. Ces sucs sont plûtôt destinez à la conservation des ani-

  1. Pag. 165 de la 1e. édit. & p. 276 de la 2e. tom. 1.