Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/525

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mes : on en convient ; mais l’Auteur auroit pû le mieux prouver, & qu’il nous soit permis d’ajoûter une reflexion sur ce qu’il vient de dire, de la nourriture que reçoit le bois du cerf : on ne peut lui contester que la corne de cerf ne soit nourrie par les arteres, & qu’elle ne tire ainsi sa nourriture de ce qui fait l’aliment commun des autres parties du cerf : ce qui est si vrai, que si on touche le bois d’un jeune cerf, on le sent chaud jusqu’à l’extrêmité, & que cette chaleur excede même la chaleur ordinaire de la main, marque assez convaincante qu’il se porte dans ce bois, des vaisseaux sanguins, & que c’est ce qui le fait croître[1] ; mais quoi-que la corne de cerf reçoive sa nourriture de ce qui fait celle de toutes les autres par-

  1. Transiens aream cujusdam industrii Mercatoris, in ea vidi cervos duos, vix annuis majores, tam cicures ut possessor cum iisdem luserit, imprimisque marem cornubus prehenderit, quibus cum aliquandiu eundem tenuisset, retulit, calida eadem se deprehendere eoque ipso me permovit, ut ipse quoque eadem attigerim, ubi tam calida eadem inveni, ut illorum calor, eum quo manus meæ pollent aliquantum superaverit ; sine dubio ergo ad cornua cervorum præsertim juniorum multa vasa sanguifera feruntur, quæ incrementum illorum promovent, indeque hic calor suboritur in animali, spiritibus præsertim abundante ; quod cum historiam animalium quodammodo illustret, nec ullibi me legisse meminerim communicatione dignum judicavi. Cent. 9. Vit. Riedlin. Curar. Med. Millen.