Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pellée, à cause de son sel, communique ce sel au chyle & au sang, & entretient par ce moïen toutes les fermentations vitales[1]. En effet, la salive, comme le remarque le docte Zuinger[2], est composée de principes différens, mêlez ensemble dans une certaine proportion ; sçavoir, de phlegme, d’acide, d’alcali, tant fixes que volatils, d’huile & de terre ; & ce mêlange fait un tout, qui n’est ni purement alcalin, ni purement acide, mais mixte ; les parties aqueuses y dominent le plus ; les alcalines & acides volatiles y sont en assez grande quantité ; & pour l’huile & la terre, il n’y en a que fort peu. Que la salive soit composée de ces différens principes, l’experience le fait voir, les parties aqueuses s’y découvrent d’elles-mêmes : quant aux salines alcalines, on ne sçauroit douter qu’elles n’y soient, si l’on fait reflexion que la salive dissout les soufres ; ce qui est le propre des alcalis ; & pour ce qui est des acides, il est impossible qu’elle n’en renferme, puisqu’elle fige le mercure ; de plus on sçait que lorsqu’elle est quelque temps reposée, elle contracte de l’aigreur.

  1. Saliva enim à salem nomen sumpsit, quia salis magnâ copiâ abundat, suumque sal chylo & sanguini communicando, eo mediante fermentationes omnes vitales promovet & excitat. Georg. Bagl. ibid.
  2. Fascic. Dissert. 8.