Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/70

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L’usage de cette salive, poursuit le même Auteur, est non seulement de pénetrer les alimens dans la bouche, mais principalement de leur servir de ferment dans l’estomac, pour leur entiere & parfaite digestion. Les sels volatils de la salive, excitez par la chaleur, s’insinuënt dans les pores des alimens, & y font par l’entremise des particules elastiques de l’air, les dissolutions nécessaires pour réduire ces alimens en chyle.

La salive est insipide, il est vrai, & c’est pour cette raison que du côté du goût on ne peut tirer aucunes lumieres pour découvrir de quels principes elle est composée ; mais il y a des experiences qui peuvent suppléer ici au défaut du goût. Les acides rougissent la teinture de tournesol, & les alcalis volatils la blanchissent. La solution du sublimé corrosif, & les sels fixes la jaunissent. Cela supposé, il n’y a qu’à voir quels effets la salive produit sur la teinture de tournesol, & sur la solution du sublimé corrosif ; & cette connaissance nous fera juger des sels qui y dominent. Or voici ce qui est à remarquer là-dessus ; si on met de la salive d’enfant dans de la teinture de tournesol, cette teinture rougit un peu ; si on y met de celle d’un homme âgé, elle rougit davantage ; ces mêmes