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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/95

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nourrir telle ou telle espèce d’animaux, qu’autant qu’il a de rapport avec la nature de cette espèce d’animaux. D’où il s’ensuit que l’aliment, qui aura des sels plus simples, sera celui qui conviendra le mieux à l’homme, le corps de l’homme étant le plus temperé de tous. Ce principe supposé, il est aisé de voir que les alimens tirez des plantes, doivent mieux nous convenir, que ceux qui sont tirez des animaux ; parce que le sel des plantes est un sel simple & temperé, au lieu que celui des animaux est plus âcre & plus mordant ; en voici la preuve : le sel de l’air entre sans s’alterer, & avec toute sa force dans les poumons des animaux ; le sang qui le reçoit se rarefie, bout, écume : ce même sel s’insinuë dans l’estomac & dans les intestins, où venant à rencontrer les alimens déja dissous, il les divise, & les subtilise à un tel point, que leurs parties les plus actives s’associent avec ce sel, & se convertissent en esprits animaux ; c’est-à-dire, en cette substance fine & déliée, qui fait la chaleur du corps. La fermentation qui se passe dans les plantes, est bien plus douce & plus tranquille. Le sel aërien, d’où les chênes, même les plus forts & les plus antiques, empruntent leur nourriture, est considerablement corrigé