Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/97

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leur estomac, dans leurs intestins ; d’où s’ensuivent des fermentations violentes, des boüillonnemens, & tout le reste. Mais le sel de l’air entre-t-il donc d’une autre maniere dans les poumons de l’homme, que dans ceux des animaux ? Si donc la preuve de l’Auteur est bonne, il faut dire que le corps de l’homme est de la même nature que le corps des animaux, c’est-à-dire, temperé ou non temperé, selon que le corps des animaux le sera ou ne le sera ; d’où il faut conclurre qu’aucun aliment ne doit mieux convenir à l’homme que la chair des animaux, puis qu’ainsi que nôtre Auteur le soûtient, un aliment n’est convenable, qu’autant qu’il tient de la nature du corps, qui s’en nourrit. En second lieu, s’il est vrai 1o. que la chair des animaux soit composée de sels acres & mordans ; 2o. que les plantes n’en renferment que de doux & de simples ; 3o. qu’un aliment ne soit convenable qu’autant que les sels qu’il renferme, sont semblables à ceux que renferme le corps, auquel il sert d’aliment ; la nature s’est donc méprise, de donner pour nourriture aux bœufs, aux moutons, & à tant d’autres animaux, des herbes & des grains, qui renferment des sels si differens de ceux dont les corps de ces animaux sont composez.